VICTOR BECH - MTL, CA

Nous avons le plaisir de recevoir cette semaine en exclusivité pour Reflexstaycold - VICTOR BECH.

LES ORIGINES

Immergé dans le bouillon culturel montréalais, il s'élève comme étant l’un des porte-drapeaux d’une nouvelle génération de photographes à la fibre artistique millimétrée s’exportant hors des frontières grâce à une authenticité déroutante.

Un retour de 6 ans dans le passé est impératif pour saisir et comprendre comment ses origines ont influencé son art. Espagnol, franco-vietnamien, il baigne depuis sa naissance dans une immensité d'assonances et dissonances culturelles.

Cette “ polygamie “ est l’essence même de sa créativité, il puise dans chacune de ses origines pour construire et déconstruire ses tableaux. 

Tout d’abord assistant pour un photographe, il décide de s’exercer en autodidacte le temps d’une année avant de raccrocher son appareil pendant deux ans. Après cette remise en question sur son intégrité artistique, c’est verdict sans appel, il se doit de faire vivre et documenter le patrimoine que ses ancêtres lui ont légué à travers sa vision.

C'est à ce moment qu’il rejoint une école de photographie pour plus d’une année afin d’emmagasiner les connaissances et la technicité lui permettant d’étendre son médium à des horizons infinies. C’est la naissance d’une direction artistique basée sur son héritage, il se sert du passé et du présent pour concevoir le futur. 

Dreads Part 1

L’insouciance

C’est la photographie du siècle passé qui l’inspire, les années 70-80-90 notamment, une période marquée par une insouciance volatile à laquelle il souhaite associer les éléments d’un futur incertain. Il voit l’intelligence artificielle non comme une polémique, mais comme un outil extrêmement précis apportant des opportunités considérables en termes d’ajustement créatif. 

Le travail caractéristique de Jack Bridgland est un exemple pour lui, il combine des couleurs vives et animées avec des détails surréalistes, ce qui lui a permis de se forger une réputation dans le domaine de la photographie au cours de la dernière décennie. Jérémy Soma, adepte de la “ poésie photographique “ ou encore William Arcand, photographe et réalisateur franco-canadien qui excelle à capturer l'essence de moments authentiques et spontanés avec une touche intime et onirique sont des sources d’inspirations constantes.

Départ Madrid arrivée Hanoï

Pour comprendre l’essence même de sa photographie, Victor nous invite à prendre part à une épopée culturelle retraçant ses origines. L’ouverture et l’intensité sont la clé d’une vision calibrée qui nous submergent dans un univers troublé par des prises de vues saturées. 

Outre la photographie à l’état pur, le stylisme est un élément non négligeable de sa personnalité qu’il implique à ses œuvres. Chaque tenue, chaque accessoire est étudié à la perfection pour s’épanouir dans la thématique choisie. L’asie lui a ouvert les portes de la spiritualité qu’il embrasse dans sa doctrine photographique. L’europe lui a quand elle apporté l’ouverture d’esprit nécessaire à son évolution. 

Se sentant reconnaissant envers ses ancêtres, il décide de réaliser deux série de projets ou il travestit les codes en mettant en scène des personnages d’origine asiatiques américanisés de part leur style vestimentaire. Il fait écho à son héritage vietnamien, lorsque ses grands-parents ont dû fuir leur pays durant la guerre du Vietnam pour trouver refuge en Europe en abandonnant leur culture pour s’adapter à un monde totalement étranger. Ce projet à pour but de questionner sur l’appropriation culturelle en inversant les rôles. 

Sa deuxième série est appréhendée de manière différente. Cette-fois ci c'est une réflexion personnelle qui l’a mené à déstructurer puis réinterpréter des œuvres d’artistes français, vietnamien et espagnol qui lui ont permis de documenter son passé tout en découvrant de nouveaux médiums. La première série est une ode à la peinture française, en restructurant l'œuvre “ Les jeunes filles se rendant à la procession “ de Jules Breton

La seconde série fait référence au tableau “ The Weeping Woman “ de Pablo Picasso, qu’il a réalisé durant la guerre civile en Espagne où il dénonce le régime dictatorial de Franco. La dernière série à quant à elle pour source “ A Dancing Woman “, tableau réalisé par  l’artiste vietnamien Nguyen Gia Tri qui dénonce la guerre du Vietnam qui a ravagé les mœurs de son peuple. 

Ce travail de longue haleine commence par des recherches intenses pour comprendre les traumatismes qui ont traversé les générations et les artistes qui les ont interprétés. Un apport stylistique cohérent de la part de Jazz (designer/styliste) à également permit une expression puissante de l’univers de Victor. 

Comme finalité, il voit publier certains de ses clichés dans un musée le temps d’une exhibition temporaire. 

FACE A L’AVENIR

Son ADN photographique étant extrêmement récente, il souhaite évoluer en rejoignant ou en agrémentant son art de nouveaux médiums comme la 2D. Travailler de A à Z avec des marques ou des artistes souhaitant créer leur propre identité est une perspective qui le ferait grandir et s’épanouir dans un milieu à la recherche perpétuels de talents bruts.  



“ Ne pas négliger les pensées derrières la photographie, c’est ce qui va lui permettre d'arborer sa propre personnalité “



Merci à Victor Bech d’avoir participé à cette interview.  

Précédent
Précédent

BUVARD - MTL, CA

Suivant
Suivant

TIMOTHEOS - VANCOUVER, CA