HUGO DESCARREGA
Reflexstaycold X Hugo Descarrega connu sous l’acronyme d‘HODA / Instigateur de la “Période Bleue“.
préface
Olympus jetable et GOPro lui ont servi à documenter son enfance au travers de films retraçant ses vacances. Décidé à tracer sa voie dans un domaine artistique, il intègre un lycée professionnel dédié à la photographie dans le 15ème arrondissement de Paris. Au cours de ces deux années, un duo éclectique va se former entre son ami Swim the dog et lui-même. Il vont se voir confier les clés d’un studio photo, et vont mettre leur créativité en exergue chaque jour pour produire le maximum de contenu. Conscient de la chance qu’il leur a été donné, ils organiseront des soirées shooting au studio avec des modèles choisis au hasard dans la rue donnant suite à des rendus contrastants.
A cette époque Swim va ouvrir un label à Charentons avec 3 amis à lui et va faire appel à Hoda pour réaliser la cover d’un de ses artistes, Sonbst. Une cover magistrale qui reste encore aujourd'hui l’une des réalisations phares produite par Hugo.
A cet instant la passion est née.
En 2019, il rejoint l’école des Gobelins. Peu assidu en cours il manque l’exclusion à plusieurs reprises mais convaincu par son talent certains professeurs de l’école voient en lui le virtuose incompris d’une génération éprouvant le besoin de se libérer des codes institutionnelles d’un système.
Il devient dès lors manager du studio et pousse sa vision actuelle à son paroxysme. Toujours attiré par les nuances de bleu et l’aspect froid que cette couleur génère. Son ADN est reconnaissable entre toutes par l’utilisation d’une chromatique bleue glaciale qu’il détourne constamment. Une atmosphère mystérieuse et fantomatique plane au-dessus de ses œuvres, couplée à un sentiment de puissance se dégageant de l’alchimie entre le set et ses modèles.
FANTôMATIQUE
Contrairement aux apparences, Hugo est loin d’être un adepte de la post-production, c’est un maître de l’éclairage. Tous ses shootings sont préparés avec exigence en amont, il n’y pas de place au tâtonnement dans son travail ce qui lui permet d’avoir une maîtrise quasi totale de son œuvre le jour J. La lumière est un aspect fondamentale de son travail, il prépare des schémas lumineux extrêmement perfectionnés qui lui permettent de se concentrer sur les poses et l’expression des mannequins. C’est un adepte du “ Slow Shoot “, en ajustant l’angle de sa caméra il va attendre l’instant idéal pour déclencher avec son focale fixe. Il n’utilise jamais de zoom l’obligeant à acquérir de l'expérience en cadrage.
Loin de ne jamais se remettre en question, il aimerait donner plus de sens à son travail, ce qu’il a produit jusqu’à présent sont des exemples en matière d’esthétique et d'exécution mais se retrouve difficile à contextualiser. Il souhaite à l’avenir que ces clichés puissent raconter une histoire, donner un fond sur la forme, être semblables à des œuvres cinématographiques auxquelles le cinéaste à inculqué son essence personnelle ou des tableaux qui peuvent être déchiffrés et interprétés par la seule force du regard.
emergence et institutions
Lorsqu’on lui parle d’inspiration deux noms émergent instinctivement : Nick Knight et Tim Walker. L’un étant l’un des créateurs d’image et visionnaire parmi les plus importants de sa génération, avec sa remise en question perpétuel des notions conventionnelles de la beauté et son étroite collaboration avec des designers comme Yohji Yamamoto et John Galliano. L’autre une référence qui à exercé au milieu des années 90 dans le domaine de la photographie imaginaire et fantastique inspirée de son amour pour les contes de fées. Il sera un des précurseurs en matière de clichés de modes exubérants et séduira des magazines comme Vogue et Vanity Fair où il trouvera sa place régulièrement.
Hugo a eu la chance d’assister à l’exposition consacrée à Tim Walker au VNA Museum de Londres dans un set grandeur nature de ses réalisations les plus loufoques.
Sa créativité, il la puise quotidiennement dans son entourage, que ce soit en côtoyant Erapolis, tatoueuse de renom, Victor Pellerin, fondateur de la marque Rêveur Lucide ou encore Dax, un génie de la peinture qui s’exprime sur des toiles démesurées. Hugo s’ouvre perpétuellement à l’innovation et intègre chacun des ces nouveaux paramètres acquis pour s’élever artistiquement.
WOKUPLUCID
Un protagoniste que nous n’avons pas évoqué précédemment est pourtant essentiel à l'évolution de sa vision. Il s’agit de Wokuplucid, son frère d’arme, qu’il a rencontré durant ses années au lycée. Les deux possèdent une vision de la photographie légèrement similaire avec des disparités majeures sur certains points qui leur confère cette complémentarité singulière.
Wokuplucid souhaite ouvrir la photographie à de nouveaux médiums, il n’est pas envisageable pour lui de se cantonner dans une seule case.
Contrairement à Hugo, il est moins stricte sur la production, il ne va tout calculer en amont et laisse une forte place au testing et à sa prise d’initiative sur l’instant présent.
L’école a bridé Hugo sur l’aspect créatif brut de ses réalisations au profit d’une exécution technique méticuleuse. C’est cette différence qui les pousse mutuellement à s’élever progressivement parmi les meilleurs photographes de leur génération.
Cette compétitivité stimulante qui se dégage de leur amitié les amène à se retrouver régulièrement pour partager leurs nouvelles inspirations et échanger sur des nouveaux procédés techniques.
du bourgeon à la fleur
Concernant ses actualités, BLOOM une série mode restructurant son univers devrait paraître aux horizons début août. Une pièce maîtresse démontrant une nouvelle fois la finesse de sa palette artistique.
Actuellement il se sent limité, il aimerait avoir davantage de budget pour aller encore plus loin. Une certitude existe cependant. Hugo grimpe les échelons du microcosme de la photographie. Cette évolution se fait avec tacte, progressivement mais activement.
Après deux campagnes réalisées pour Louboutin, le monde de la mode lui ouvre ses portes et c’est bien là qu’il souhaite s’illustrer en tant que ponte dans sa discipline.
Merci à Hugo Descarrega d’avoir participé à l’interview.