JEREMY BEAUDET
Nous avons le plaisir de recevoir cette semaine pour Reflexstaycold, Jérémy Beaudet - Des silhouettes et des corps.
introduction
En perpétuel recherche de sens à ses œuvres, il s’est imposé une règle : ne jamais avoir de limite en matière de “ Testing “. Dès ses débuts cette volonté l’a toujours traversé. Issu du Parkour, il cherchait un moyen d’immortaliser cet art corporel et tous les funambulistes qui mettent leur corps en exergue pour frôler l’extase. Voyant un potentiel sans fin à la créativité, la photographie s' inscrit comme un moyen d’explorer ses sens. En parallèle, il travaille au sein du collectif TKSH en tant que réalisateur avec Arnaud Vieron ce qui lui apporte une manière différente de s’exprimer visuellement. Étudiant en audiovisuel, il travaille avec des marques émergentes sur des réalisations multiples qui lui apportent un complément de revenu nécessaire lui permettant d’entreprendre sur d’autres projets.
Une chose est certaine, c’est durant le confinement que sa vision artistique s’élève. Une prise de conscience sur la multitude de résultats et possibilités que lui offre sa caméra. Il n’a plus qu’à faire un avec son esprit et son appareil pour créer son propre univers.
un rookie
C’est un nouveau venu dans le milieu, on verra ses travaux pour la première fois sur Instagram en Septembre 2022. Afin d’éviter le syndrome de la page blanche, il a entrepris une quête acharnée dans son perfectionnisme de sa gestion des shooting en studio. Créer son propre style et son ADN dans un espace clos lui semble primordial avant de s’attaquer à l’immensité et la complexité du monde extérieur. Cet apprentissage est passé par de lourdes dépenses en termes d'énergie, un premier shooting avec des problématiques en matière de gestion des lights, location de l'emplacement et du matériel.
Désormais de par son professionnalisme et son esprit scientifique, il n’existe qu’une part infime à l'imprévu. Il réalise ses schémas lumineux sous forme de croquis dans son carnet puis les implémente en 3 Dimensions sur une application. Il donne ainsi à ses clients une directive précise sur le déroulement et le résultat final potentiel de son travail.
SES ATTENTES
Comme tout artiste avisé de l’évolution du monde est plus précisément de la technologie. Il possède son propre avis sur l’utilisation intensive de l’IA (Intelligence Artificiel). Cette émergence risque de ralentir et bloquer l’art digital. L’IA ne fait que piocher n’importe où des idées préexistantes, c’est l’équivalent de de mâcher son chewing gum pendant 10h d'affilée, il se désagrège et aucune saveur n’en ressort. Les références d’un artiste sont plus personnelles que ça, derrière les photos il y a un être humain ce qui semble assez rabaissant d’accorder quelconque crédit à l’IA en matière de création pure. Cependant ce concept ne possède pas que des aspects négatifs, l’utiliser en tant qu’outil sur certains projets peut-être intéressant en terme de gain de temps.
“ L’artiste est un œil qui n’a pas à être un cerveau “
Son attrait pour l’art ne date pas d’aujourd’hui, fervent admirateur de toutes formes d’expressions il a accumulé un certains nombres de connaissances sur ces dernières années qui lui permettent d’avoir un recul sur son travail. Imprimer et scanner ses photos lui apporte une visualisation solide et contextuelle de ses projets. Au paroxysme du pop art sa colorimétrie est désaturée au possible entre le bleu et le gris, sa créativité et sa post production sont les facteurs clés de l'aspect final de ses créations. Il est attiré par certaines nuances et en dénigrent d’autres, c’est là ou il se doit de faire l’effort et s’améliorer pour ne pas stagner.
Il y a plusieurs paramètres à prendre en compte concernant son évolution, le premier est que se “ challenger “ sans cesse est une source de professionnalisation pour lui. Le second est l’équipe ultra compétente qui l’entoure, des experts dans leur domaine qui s’entraide pour progresser constamment. Celle-ci est composée d’Arnaud qui s’occupe de la 3D et de la Direction Artistique, Antoine qui gère la mise en place des lights, Matthias à la production, Johan qui gère le stylisme et apporte son point de vue mode sur l’esthétique de la Direction Artistique.
SA VISION
Son univers se caractérise par une déshumanisation des corps englobée dans une ambiance à la fois spatiale et stellaire. Les sciences prennent une part importante dans ses prises de décisions, on retrouve une approche scientifique couplée à une approche surréaliste dans son travail. Cela lui confère une façon de travailler ses textures et son minimalisme qu’on ne retrouve nul part ailleurs.
L’orientation du regard est également un élément majeur de son ADN, l'objectif étant de donner une dynamique de lecture qui va parler à celui qui cherche à interpréter son travail.
La retranscription des émotions du modèle se retrouve être la thématique majeure de nombreux artistes. Ce n’est pas son cas. Il joue sur la démultiplication des corps, l’enchevêtrement des silhouettes et sa découpe de la composition pour retranscrire son univers.
Ses inspirations sont multiples, dans la photographie Thibaut Grévet et Jip Mus sont des confrères qui l’inspire dans leur recherche continu de l’expérimentation. Outre ce médium, des personnes comme Caroline Corbasson et son livre “ HEAT ” basé sur l’espace et la science de l'interaction lui permettent d’entrevoir de nouvelles possibilités à son art.
“ RECHERCHE PERSONNELLE ”
Intitulé “ Recherche Perso “, l’histoire derrière ce projet confirme la présence de l’esprit critique qui s'insurge dans son esprit pour lui guider sa conduite scientifique. Assis au café, il lisait un livre sur deux chercheurs expliquant les limites du savoir humain. A ce moment présent, un schéma assimilant les neurones à une galaxie lui est apparu comme un paterne récurrent. Il a donc saisi son carnet pour dessiner la scène. Des corps semis-nus juxtaposés en quête de sens se liant les uns aux autres comme un segment d’ADN. Son amie étant danseuse, elle a créé une chorégraphie où elle a fait appel à 7 danseurs en tenues chairs avec pour chacun d’entre eux un mouvement bien distinct. 200 images ont été utilisées pour créer cette composition avec un travail de post-production pharaonique.
A chacun sa fiction, le genre humain à des prédispositions génétiques qui lui ont permis de libérer beaucoup d’enclaves au cours de son existence, cependant il reste entravé à raison ou à tort par de nombreuses causes qui lui sont propres. Sa perception de son œuvre finit sur cette tonalité : “ Tu seras toujours esclave de ton environnement “.
LAÏUS
Par la suite, il souhaite se professionnaliser dans la photographie et sortir de son confort en travaillant avec des set designers pour créer des shootings en extérieur. Il souhaite expérimenter davantage dans sa direction et se mettre en contact avec des scientifiques pour créer des séries de clichés à la limite de la pensée humaine.
“ Investissez sur vous mêmes “
Merci à Jérémy Beaudet d’avoir prit part à cette interview.