Léa Esmaili
Nous avons l'honneur de recevoir cette semaine en exclusivité pour Reflexstaycold, Léa Esmaili - L’amoureuse.
PRélude
Née à Paris de parents iraniens, Léa a connu une enfance bercée par l’abondance de culture que ses parents lui ont inculqué. Tous les deux étant immigrés et devant s’intégrer à un nouvel univers, ils ont tout fait pour que leur fille puisse s’ouvrir et s’épanouir en s’armant d’une ouverture d’esprit aiguisée.
Dès ses 7 ans, la pratique du piano est devenue quotidienne, elle s’est éprise pour la poésie et s’est perdue dans les avenues des musées parisiens. Si son attrait pour l’art a été en quelque sorte héréditaire, c’est par sa seule force qu’elle a forgé sa culture urbaine.
En quelque sorte forcée à intégrer la filière S (scientifique) à cause de la pression sociale exercée par ses parents, elle se dirige par défaut vers un double diplôme en Droit et Commerce International. Ces années l’ont mise à l’épreuve, elle éprouve un mal être à suivre une voie qui n’est pas la sienne.
C’est à l’aube de ses 20 ans que sa famille décide de lui offrir son premier appareil : un Fuji hybride qui marque le début du commencement. Dès lors elle va sortir plusieurs petites séries (petites réalisations) de clichés intitulés “ Interludes “ qui vont lui permettre d’agrémenter son portfolio.
Sa caméra étant polyvalente, elle alterne la prise de photos et de vidéos en rivalisant de créativité dans chacun des domaines. Une caractéristique étonnante de son parcours et qu’elle rentrera directement en tant que professionnelle dans l’univers de la photographie sans passer par la case amateur.
Telle une business woman aguerrie, elle conclura ses premiers contrats qui lui permettront de s’auto-financer. En parallèle elle décide d’arrêter ses études et se laisse 6 mois pour prouver à ses parents que son épanouissement personnel et financier sera lié à un domaine artistique. Sans s’en rendre compte, ses clichés commencent à avoir de l’impact dans la sphère de la photographie parisienne.
Son réseau s’élargit notamment grâce à sa présence dans les soirées underground de la capitale et à l’engagement de son entourage qui n'hésitent pas à la mettre en avant à la sortie de chacun de ses projets.
LE LABEL
Par la suite, elle intègre le label indépendant Far From Basic où elle gère la direction artistique. C’est une révélation. Elle côtoie des talents bruts issus d’une multitude de médiums qui l’aident à faire évoluer sa propre vision artistique.
Plus qu’un label, cela devient très vite une famille où chacun trouve sa place. Ils accompagnent actuellement 3 artistes prometteurs (Ruthee, Resfalord et Mamba Skarr) dans l’ensemble de leur processus créatif, de l’enregistrement à la sortie de leur musique en passant par la communication.
Cette expérience humainement formidable leur permet à chacun de vivre leurs passions.
LA SUITE
En Janvier 2022, elle va passer en freelance et se consacrer à une multitude de petits projets à un rythme effréné. Le club de football parisien du Red Star va la contacter pour qu’elle vienne immortaliser les matchs dans l’enceinte du club. Photos de concerts, shooting à la fête foraine, clichés de soirées, elle va explorer ce médium de fond en comble jusqu’à tendre, à l’été 2022, vers des projets plus personnels.
Elle pense sa direction artistique dans les moindres détails pour que celle-ci corresponde à son univers sombre et anarchique ou les lignes abstraites sont épaulées par une colorimétrie évasive.
En décembre 2022, elle nous propose une adaptation du film d'animation “ La princesse Mononoké “ qui devient rapidement un de ses projets phares. Elle fait appel à un pour réaliser des intégrations 3D qui renforcent l’aspect fantastique de la composition.
Cette année sera extrêmement mouvementée et éclectique, Léa signe également une campagne pour le merch du label marseillais “ D’Or et Platine ” qui devrait sortir avant l’été 2023.
En 2023, elle souhaite se donner un nouvel objectif majeur tous les 6 mois. L'objectif actuel étant la réalisation, avec des sorties régulières de mini réal ou elle s’occupe de tout de A à Z. La perception de l’histoire qu’elle délivre est essentielle à la qualité de ses courts métrages.
ses inspirations
Mettre en avant ses shootings perso est un challenge de longue haleine mais il est important de passer par les moments les moins satisfaisants pour atteindre une certaine finalité dans son travail. Son lancement en tant qu’autodidacte a imputé une maîtrise exemplaire de la technique (étalonnage, post-production, lights …).
Elle utilise majoritairement des appareils numériques Sony ou Fuji mais peut aussi intégrer de l’argentique dans certaines de ces réalisations.
Ses inspirations Stanley Kubric ou encore Xavier Dolan, elle puise une grande partie de son inspiration dans le cinéma. Ces réalisateurs sont célèbres pour leur hyper esthétisme et leur sensibilité à la couleur et la symétrie.
Léa adapte sa façon de faire poser les mannequins (cris, regards …) afin de pousser sa composition d’image vers le surréalisme en intégrant la 3D et des prises de vues grand angle. Le 4ème mur (quand l’acteur parle au spectateur directement à travers la caméra) est son outil de prédilection dans la réalisation de ses courts métrages.
Wess Anderson et les frères Cohen sont quant à eux des chefs de fil en matière d’univers macabre, chacune des ses histoires possède un fil conducteur qu’elle s’entête à suivre.
L’AVENIR
A l’avenir s’expatrier à l’étranger lui semble essentiel pour pouvoir entretenir sa créativité. L’histoire des ses parents qui ont fui la guerre en devenant immigrés est également un héritage fort qui lui incite à perpétuellement se questionner sur sa façon d’être.
“ Sky is The Limit “ peut être interprété comme un adage récurrent utilisé par des protagonistes tout droit issues d’un roman de Cervantès mixé à des usufruitiers appartenant au “ Loup de Wall Street “. Dans son cas, c’est pourtant un enseignement familial qui ne fait que retracer le parcours de personnes combatives qui n’ont pas hésité à entreprendre et travailler pour réussir.